samedi 10 décembre 2016

Focus sur In Koli Jean Bofane


Pourquoi toujours laisser la parole aux blancs pour parler de l'Afrique ? 

In Koli Jean Bofane est un écrivain kino-congolais né en 1954 à Mbandaka, en République démocratique du Congo.  Né de parents congolais, sa mère quitte son père pour aller vivre avec lui avec un colon belge, un planteur de café.  Deux enfants naitront de cette union, Jacqueline et Claude.  La famille, menacée suite à l'indépendance du Congo en 1960, est obligée de fuir le pays et part s'installer en Belgique. Premier exil de Jean, qui poursuit ses études en Europe. Mais il retourne par la suite au Zaïre, où il fonde une maison d'édition et une imprimerie. Les émeutes et les pillages en 1991 le contraignent à un deuxième exil, et il se retrouve sans-papiers à Bruxelles. Il travaille comme videur de boîte de nuit, pas trop regardant question papiers.  In Koli Jean Bofane a 40 ans et doit refaire sa vie. Il décide de se lancer dans l'écriture, et c'est la publication d'un conte pour enfant,  "Pourquoi le lion n'est plus le roi des animaux", paru aux Éditions Gallimard Jeunesse, qui l'aidera à obtenir ses papiers. Traduit dans plusieurs langues, ce conte pour enfant lui vaudra le prix de la critique de la communauté française de Belgique. Le régime de Mobutu s'écroule quelques mois plus tard.

In Koli Jean Bofane est aujourd'hui un écrivain reconnu, après la publication très remarquée de deux romans : Mathématiques congolaises (Prix Jean-Muno 2008, Prix littéraire de la SCAM 2009 et Prix littéraire de l'Afrique noire 2009) et Congo Inc. Le Testament de Bismarck (Prix des 5 continents de la Francophonie 2015, Prix Coup de cœur Transfuge/Meet 2015, Prix littéraire des bibliothèques de la Ville de Bruxelles 2015,  Prix de l’Algue d’or (prix du public) 2015 et Grand Prix du Roman Métis 2014).


Auprès de tout troupeau qui se respecte rôdent ceux qu’on appelle les incontournables charognards tels que les hyènes, les chacals, les vautours, représentés par les délinquants et autres inciviques qui, à leurs risques et périls, subtilisaient les billets des poches, arrachaient les chaînettes et les boucles d’oreille en or, laissant un lobe mutilé, un cou cisaillé au métal précieux. Au-dessus de cette pyramide alimentaire figuraient les grands prédateurs, les policiers et militaires en civil qui tentaient de tirer leur épingle du jeu en attaquant à plusieurs, en isolant la proie, en montrant les dents, pour finalement laisser la victime délestée d’une partie de son magot et frustrée, parce qu’elle n’y pouvait rien, mais que c’était la loi qui régnait dans cette jungle du Grand Marché où tout le monde, forcément, était condamné à y passer à un moment ou à un autre. Le chahut immense, les klaxons des voitures, le bruit des moteurs couvraient opportunément les plaintes de ceux qui se faisaient ainsi rançonner au grand jour. 
 Congo Inc. Le Testament de Bismarck


Quels sont aujourd'hui les projets de In Koli Jean Bofane ? Il aimerait retourner au Congo pour y fonder une nouvelle maison d'édition et rendre les livres accessibles au plus grand nombre. 

Vous aimeriez en savoir plus sur In Koli Jean Bofane ? 

Alors je vous invite à suivre l'émission Tout le Baz'Art, dans laquelle In Koli Jean Bofane emmène Hadja Lahbib à la rencontre de sa sœur Jacqueline, dans sa maison du bord de Meuse, face aux rochers de Marche-les-dames ; son ami, le dandy pourfendeur des machos Didier van Bruyssel et sa compagne Béa Ercolini, dans leur château-musée de Ruysbroeck ; l'éditeur Gilles Martin, des éditions Aden, dans sa librairie Joli Mai à Saint-Gilles ; et toujours à Bruxelles, au coeur du Matongué, dans le restaurant Inzia, avec son frère Claude, Tshosho Anzuluni et Maman Monique, maîtresse des lieux.

Envie d'en savoir plus sur le Congo ? Je vous invite à vous rendre sur le lien le peintre Mode Muntu, qui vous renvoie également sur d'autres liens de mon blog.

TOUT LE BAZ'ART d'IN KOLI JEAN BOFANE

ARTE, 11 décembre 2016, 17h00
LA TROIS, 15 décembre 2016, 22h35

Source : In Koli Jean Bofane, Congo sur Meuse,  écrit par Patrick de Lamalle et publié le vendredi 09 décembre 2016.

2 commentaires:

  1. Merci pour cette découverte, Sentinelle ! Je connais si mal l'art africain...

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    1. Et moi de même Martin. Mais l'art africain m'intéresse beaucoup, et surtout tout ce qui concerne plus particulièrement le Congo, car nous avons beaucoup de liens avec les congolais. Le pays est d'ailleurs à l'honneur en ce moment au Bozar, avec l'exposition Congo art Works. Je vais essayer d'y aller. Je n'ai encore rien lu de In Koli Jean Bofane, mais j'ai son roman Mathématiques congolaises depuis quelques années. Je vais tenter de lire ses deux romans l'année prochaine !

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