vendredi 20 mars 2015

Azadi de Saïdeh Pakravan

Quatrième de couverture

Azadi signifie « liberté » en persan. Il y a ceux qui la rêvent et ceux qui en paient le prix. Téhéran, juin 2009. Après des élections truquées, une colère sourde s'empare de la jeunesse instruite de Téhéran. Dans la foule des opposants la jeune Raha, étudiante en architecture, rejoint chaque matin ses amis sur la place Azadi pour exprimer sa révolte, malgré la répression féroce qui sévit. Jusqu'au jour où sa vie bascule. Après son arrestation, et une réclusion d'une violence inouïe, ses yeux prendront à jamais la couleur de l'innocence perdue...

Tout en levant le voile sur une psyché iranienne raffinée et moderne, sans manichéisme et avec un souffle d'une violente beauté, Azadi raconte de façon magistrale le terrible supplice de celle qui cherche, telle une Antigone nouvelle, à obtenir réparation. Et à vivre aussi... là où le sort des femmes n'a aucune importance.

Tous les chemins mènent aux romans et parfois il passe tout simplement par la rencontre avec un écrivain. Ce fut le cas pour l’auteur Saïdeh Pakravan, qui était une des invitées du débat « Toutes sœurs du diable ? », organisé par la Foire du Livre de Bruxelles, et qui répondait à une tentative de dépasser les clichés et autres lieux commun sur ce qui construit les femmes, leur image et leur place dans nos sociétés contemporaines.

J’ai été frappée d’emblée par la sympathie, l’intérêt et l’ouverture à l’autre que dégageait Saïdeh Pakravan, qui répondait aux questions de l’animatrice de manière très posée, tout en essayant d'apporter toutes les nuances nécessaires à ses réponses. Bref, cette femme était intéressante et j’avais tout simplement envie de lire son roman, même si elle m’était totalement inconnue avant ce jour.

J’ai retrouvé le sens de la nuance de l’auteur qui aborde l’Iran sous ses multiples facettes, et ce par l’intermédiaire de nombreux personnages qui gravitent autour du personnage principal, personnages qui peuvent d’ailleurs parfois se révéler surprenants tant une certaine forme de misogynie peut aussi se loger là où on ne l’attendait pas. Un roman sur la jeunesse iranienne qui n’a jamais rien connu d’autre que le régime islamiste et qui s’est mise à rêver l’espace de quelques jours à ce que pouvait être le sentiment de liberté, avoir d’être brutalement réprimée par le régime en place.

L’auteur n’évite malheureusement pas un certain didactisme, donnant lieu à un récit assez prévisible, le tout porté par une écriture un peu trop simple à mon goût. Une impression en demi-teinte donc, mais une lecture tout de même intéressante et une sincérité de ton qui ne fait jamais défaut.
 
Azadi de Saïdeh Pakravan, Éditions Belfond, janvier 2015, 442 pages

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