dimanche 2 décembre 2012

Le livre du rire et de l’oubli de Kundera

Variations sur la complexité du rire et les méandres de l’oubli, Kundera nous offre une belle panoplie à travers sept récits qui se rejoignent sur les thématiques abordées. J’ai été particulièrement sensible à celui de l’oubli ou l’évaporation de la mémoire, que l’auteur aborde du point de vue historique et politique (principalement la Tchécoslovaquie après 1968) mais également sous l’angle de l’intime et de l’identité. Comme par exemple la vieillesse d’une mère qui pose la question du processus de rétrécissement progressif lorsque la vie entame son long voyage vers le néant. Beaucoup de variations également sur les rapports amoureux triangulaires, un thème que j’imagine bien volontiers récurrent chez cet auteur.
 
Un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir mais qui ne va sans doute pas me laisser un souvenir impérissable de par la fugacité et la multiplicité des histoires. Peu importe, la balade était agréable et l'envie d’aller voir plus loin en compagnie de l’auteur est présente tant cette première lecture était stimulante.
 
« Le mot intellectuel, dans le jargon politique d’alors, était une insulte. Il désignait un homme qui ne comprend pas la vie et qui est coupé du peuple. Tous les communistes qui ont été pendus en ce temps-là par d’autres communistes ont été gratifiés de cette injure. Contrairement à ceux qui avaient solidement les pieds sur terre, ils planaient, disait-on, quelque part dans les airs. Il était donc juste, en un sens, que la terre fût par châtiment définitivement refusée à leurs pieds et qu’ils restent suspendus un peu au-dessus du sol. »

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