jeudi 6 octobre 2011

Muse de Joseph O'Connor

Quatrième de couverture

Elle était pauvre, irrévérencieuse, sensuelle, très belle et rebelle à toute autorité, sauf à celle du génie et de l'amour. Elle s'appelait Molly Allgood, elle fut une comédienne aussi prometteuse que courtisée, et eut pour amant l'un des plus grands dramaturges irlandais, John Millington Synge. C'était en 1907, l'année de la création du Baladin du monde occidental au théâtre de l'Abbaye, dans un Dublin bruissant de rumeurs. Molly avait dix-neuf ans, John trente-sept. Il fut son Pygmalion, elle sa muse. Leur passion aurait-elle pu résister au poids des conventions et à l'hostilité de leurs proches ? À Londres, près de cinquante ans plus tard, l'actrice déchue hante les rues noyées dans le brouillard. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme le désir pour celui qu'elle n'a jamais réussi à oublier...

Ce roman au début prometteur et porté par une belle écriture s’enlise malheureusement progressivement, sa chronologie déroutante n'aidant pas vraiment à s'accrocher. Et c'est avec un léger sentiment de délivrance que j'ai tourné les dernières pages du récit. Pas vraiment mauvais mais pas non plus le meilleur roman de l'auteur, loin s'en faut, même s'il distille de temps à autre un charme volatile et indéfinissable, la patte de Joseph O'Connor sans doute.

Plus qu’une biographie romancée, il s’agit surtout ici de la déchéance d’une femme jolie mais "mal-née", du poids des conventions sociales et de l'héritage familial quel que soit l'amour porté à l'autre. Que son partenaire ait été John Millington Synge n'a pas vraiment eu de signification particulière pour moi, si ce n'est qu'il introduit l'univers du théâtre et de l'écriture. Pour le reste, il semble toujours dans l'ombre, en retrait, distant et finalement inatteignable, il glisse entre les doigts cet homme-là.




L'extrait d'une pièce écrite par Molly (lorsque deux univers, l'un bourgeois et l'autre rural, se rencontrent autour d'une table) est par ailleurs un petit bijou de drôlerie.  Mais cela ne suffit pas à sauver ce roman dans l'ensemble assez maussade. Les couleurs dominantes sont du côté de l'amer, de la mélancolie, de la déchéance et des désillusions de la vie. Un roman triste finalement.
 


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