mardi 6 juillet 2010

Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia

Quatrième de couverture

Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres. Ces hommes avaient passé le Rideau de Fer pour sauver leur peau. Ils avaient abandonné leurs amours, leur famille, trahi leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes. Portrait de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique douce-amère d'une adolescence : Jean-Michel Guenassia réussit un premier roman étonnant tant par l'ampleur du projet que par l'authenticité qui souffle sur ces pages.

Quelle agréable lecture ! Roman d'apprentissage d’un jeune français dans les années 60, « Le club des incorrigibles optimistes » est avant tout un grand roman sur l’amitié où la confiance, les confidences et l’écoute empathique se disputent aux petits et grands mensonges, aux lâchetés, trahisons et tromperies diverses. Un roman sensible, émouvant, où la trajectoire de chaque protagoniste, qui se retrouve régulièrement dans l’arrière-salle d’un troquet de quartier, témoigne des grands bouleversements de cette époque.

Cette imbrication de la « grande » à la « petite » histoire, style romanesque dans lequel excellent habituellement les auteurs anglais (je pense notamment à Jonathan Coe), est des plus réussies tant l’auteur enchevêtre le tout avec subtilité et finesse. Mais contrairement aux écrivains anglais qui y ajoutent souvent cynisme et ironie, Jean-Michel Guenassia témoigne envers ses personnages une grande tendresse que nous partageons sans peine tant les personnages suscitent notre sympathie et notre bienveillance, quels que soit leurs erreurs de parcours.

Un excellent roman et des lycéens qui ne s’y sont pas trompés en lui décernant le prix Goncourt des lycéens 2009.

Un seul conseil : ne vous laissez surtout pas intimider par le nombre de pages de ce roman, il se lit très vite et se paye même le luxe d'éviter la moindre petite longueur malgré son épaisseur. Que du plaisir !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire