jeudi 14 mai 2009

Aloe Ferox de Hella S. Haasse

Quatrième de couverture


Dans les années 1930, un couple de Japonais s'installe à Batavia et occupe une modeste maison dont il partage le jardin avec deux autochtones, Eurasiennes désoeuvrées et cancanières. Dans ce jardin, une plante immense aux bras tendus vers le ciel semble déplaire à la jeune femme : raide et agressive, cet aloès lui fait regretter l'élégance des pivoines odorantes de son pays natal. Derrière la haie, les voisines épient Mme Yamada à longueur de journée, interprètent les mystères de son comportement. Mais lorsqu'elle sera en danger tout près de l'aloès, les deux commères assisteront sans comprendre à un drame qui les dépasse... Ecrites depuis 1948, les sept nouvelles rassemblées ici par l'auteur illustrent parfaitement la thématique de l'ensemble de son oeuvre. Elles abordent ainsi le thème du secret, ou de l'empathie avec un passé dont la présence peut être étrangement ressentie, et parfois envahir notre imaginaire.

Raffinement, solidité de l'écriture : marque indélébile d'un auteur qui montre à travers le temps une remarquable permanence ; finesse psychologique et puissance imaginative qui ne se contente pas d'investir le passé mais s'aventure souvent aux franges de l'étrange. Ce petit livre complète avec bonheur la découverte de l'oeuvre de la grande romancière néerlandaise.

Hella S. Haasse, écrivain hollandais né à Jakarta en 1918, est avant tout connue pour ses romans. Les plus hautes distinctions littéraires néerlandaises ou étrangères ont d’ailleurs récompensé l'ensemble de son oeuvre. C’est néanmoins par l’entremise de ses nouvelles écrites entre 1948 et 2006 et présentées par ordre chronologique dans ce présent recueil que j’ai découvert cet auteur. Pour ceux qui la connaissent bien, il semblerait que ces nouvelles brassent les thèmes de prédilection de la dame : la moiteur et les senteurs de l’Indonésie hollandaise évoquant son passé colonial en passant par les secrets de famille et les réminiscences du passé, le tout teinté  d'une tonalité douce amère pouvant nous mener à la lisière du fantastique.

Comme l’écriture s’étale sur plus de cinquante ans, nous pouvons suivre en quelque sorte l’évolution de l’écriture de Hella S. Haasse au fil du temps: de récits structurés et bien construits, ne laissant que peu d’espace à notre imaginaire quant à l’interprétation du contenu, nous passons au fur et à mesure aux récits plus évaporés, plus courts et fleurtant de plus en plus du côté de l’imaginaire et de l’irréel, laissant de ce fait la part belle à l’inexplicable et l’étrange. Le hic est que j’ai justement de moins en moins apprécié les nouvelles au fur et à mesure de ma lecture, qui je le rappelle sont publiées dans l’ordre chronologique de leur écriture. Est-ce à dire que je préfèrerais ses premiers romans aux plus récents ? A vérifier. Quoi qu’il en soit, j’ai apprécié la finesse de son écriture et les thèmes développés, je vais donc très prochainement faire le grand saut et aborder un de ses nombreux romans. A ce propos, si vous connaissez bien l’auteur, n’hésitez surtout pas à me conseiller l’un ou l’autre de ses romans pour me guider dans mon prochain choix !


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